Les Allemands n’avaient pas attendu la ruine totale de leurs espérances sur l’Yser, pour essayer d’enfoncer, plus au Sud, le front allié. A l’heure même où, dans un effort désespéré et finalement malheureux, ils tentaient, en perçant la ligne belge à Ramscapelle, de déjouer la manœuvre de l’inondation, un effroyable assaut était par eux donné au saillant d’Ypres où, deux jours, — les 30 et 31 octobre, — ils purent penser avoir ébranlé le front anglais et crurent un instant l’avoir rompu. C’est à cette « première bataille d’Ypres » qu’il faut maintenant revenir, dont nous avons vu les prodromes et qu’il s’agit de reprendre à la date du 20 octobre où nous l’avons vue s’allumer.
Les Allemands étaient incités à tenter sur le saillant un assaut qu’ils entendaient rendre formidable, et par le désir de prendre leur revanche de leur échec sur l’Yser, et par la nécessité d’arrêter par une contre-offensive les progrès des Alliés à l’est d’Ypres. C’est que l’offensive des Alliés, arrêtée au Nord