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VISITES AU FRONT

SUR LE FRONT ANGLAIS
(JUIN 1916)

II [1]


QUELQUES METHODES

On nous emmène loin pour nous montrer une base. C’est l’un des ports de mer, riches en docks, casernes, dépôts, ateliers, où la force britannique se pose, s’assemble et s’organise avant de monter vers le front.

Une telle visite, parait-il, est indispensable ; on nous l’a répété, et j’ai senti que les Anglais sont très fiers de ces bases.

Nous ne devrions penser qu’à ce que nous allons voir ; mais, tout de même, comment ne pas regarder ce morceau de France que nous traversons si vite ? C’est la veille de l’été, le moment parfait de l’année, et tout semble plus merveilleux quand on vient de voir l’un des pays brûlés de la guerre.

Je ne connaissais pas cette province de notre extrême Nord. C’est une Normandie plus fine, plus élégante et grave ; c’est une Bretagne plus riche et plus claire. Partout, comme en Bretagne, le mouvement profond de la roche se laisse percevoir,

  1. Voyez la Revue du 1er janvier .