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avec les 38e et 42e divisions), la 43e division, la 26e division, la brigade Gros, la brigade Castaing et enfin, plus tard, le 20e corps d’armée se joindre à ces troupes au cours de la bataille. Ces forces jointes à celles que nous possédions déjà au Nord de la Lys, — corps de cavalerie Mitry, 87e et 89e divisions territoriales, brigade des fusiliers marins et 42e division, — allaient former une magnifique armée. Dès le 20, il avait paru opportun de grouper les forces existantes ou près de débarquer sous un commandement unique et, à l’heure même où le général Grossetti arrivait avec sa division à Dunkerque et où le général Dubois s’embarquait avec son 9e corps, un détachement d’armée de Belgique était créé sous les ordres d’un des chefs les plus énergiques et les plus brillans de l’armée, le général d’Urbal, alors commandant du 33e corps. Celui-ci, en quelques heures, accourait, constituait son état-major, installait son quartier général à Rousbrugge, au Nord-Ouest d’Ypres, prenait le commandement de toutes les forces françaises au Nord de la Lys et entrait immédiatement en relation avec le général Haig à sa droite, l’état-major belge à sa gauche.

Quatre jours après, le général Foch lui-même s’installait à Cassel d’où il dirigerait de haut la bataille des Flandres.

On suppose bien que cette nouvelle armée, — constituée de remarquables éléments et commandée par un chef entreprenant, n’avait point qu’une mission purement défensive. Au général Foch, comme au général d’Urbal, il apparaissait clairement que le meilleur moyen de déconcerter l’offensive allemande, tous les jours plus menaçante, était de prendre pour son compte l’offensive et très hardiment. D’Urbal reçut mission de la prendre dans trois directions : Roulers, Thourout et Ghistelles avec l’aide de l’armée anglaise à droite, de l’armée belge à gauche : ainsi pourrait-on peut-être percer les forces ennemies et séparer du gros de celles-ci le détachement considérable opérant dans la Flandre maritime, devant l’Yser. Ce premier résultat atteint, l’armée d’Urbal devait laisser à son aile gauche et à l’armée belge le soin d’acculer ce détachement à la mer et de rabattre la majeure partie de ses forces sur Audenarde et Gand, tandis que les Anglais se dirigeraient sur Courtrai et Menin. Ge pendant, l’aile droite de l’armée d’Urbal et les Anglais franchiraient la Lys et attaqueraient de flanc et à revers la droite du gros des forces allemandes.