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espagnoles qui fournissaient auparavant le sucre de canne.

Indépendamment de l’exportation vers la France ou vers l’Angleterre, l’Espagne a tout intérêt à développer ses cultures pour fournir davantage à sa consommation propre. Comme le soleil ne manque pas, comme la terre n’est pas plus stérile qu’ailleurs, c’est un peu une question d’engrais minéraux, qui tend à se résoudre par la création de nombreuses usines chimiques où l’on fabrique des superphosphates, mais surtout une question d’eau, pour la solution de laquelle les groupemens nombreux, encouragés et favorisés par l’Etat, deviennent nécessaires.

De tous côtés, en Espagne, les questions d’irrigation et de régularisation des cours d’eau sont à l’ordre du jour. On construit de grands barrages ; on organise des canaux. Un très vaste programme, comportant 320 millions de travaux, est, depuis longtemps, à l’étude. Peut-être seulement des préoccupations électorales conduisent-elles à disséminer un peu trop les efforts. Nous n’ignorons pas en France ce qui se produit en pareil cas. Dans cet ordre d’idées politique, je me contente de mentionner d’autres projets, également d’une large envergure, qui, sous des formes diverses, visent à socialiser la propriété agricole, tantôt pour la diviser entre les travailleurs au détriment des grands propriétaires actuels, tantôt pour syndiquer et grouper les petits fermiers morcelés. Les moyens proposés sont parfois révolutionnaires. Quant au but visé, la France ne peut qu’applaudir à des efforts qui veulent enrichir l’Espagne et qu’apporter au besoin son aide sous forme de machines agricoles fournies ou de capitaux.


LES MOYENS DE TRANSPORT

Je viens de rappeler un des projets de loi qui sont actuellement en discussion aux Cortés. Leur nombre est très grand. Des questions se posent, en effet : de toutes parts et partout on aperçoit des progrès à réaliser. Le faisceau de ces projets forme un bel ensemble. On conçoit aisément la hâte des Espagnols à vouloir le réaliser. Mais, si on met en regard les ressources financières du pays, si on réfléchit au prix que coûteront les capitaux dans la période de réorganisation consécutive à la guerre, on est amené à penser que, pour aboutir, il serait utile