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examinée plus loin et à laquelle on pourra remédier un peu par l’installation de centrales électriques, conduisant au loin l’énergie, faute de pouvoir y amener la houille. Il ne faut pas oublier non plus, empêchement plus durable, la position géographique respective des principaux charbonnages et des centres industriels, eux-mêmes déterminés par toute une série d’autres considérations. Pendant quelques années au moins, l’expédition par mer restera donc le moyen le plus sûr pour permettre aux charbonnages asturiens d’écouler en totalité une production rapidement croissante et pour leur donner ainsi la faculté de s’outiller, largement, à la moderne. Ces ventes à l’étranger n’empêcheront pas de fournir d’abord à l’Espagne le plus de charbon possible et, grâce aux bénéfices supplémentaires résultant de l’exportation, on atteindra ainsi plus vite le temps à prévoir où se seront agrandies ou créées, sur la côte des Asturies et de la Biscaye, les industries susceptibles d’employer la totalité du charbon produit.

Il faut, pour cela, pour que la région asturienne puisse d’abord concurrencer Bilbao, rivaliser ensuite avec la Catalogne, des voies ferrées mieux coordonnées, plus nombreuses et plus commodément exploitables : en un mot, des relations plus étroites avec les producteurs de matières premières et les consommateurs. Mais, déjà, le port de Gijon se prépare fiévreusement à grandir et s’outille en conséquence. Ses hauts fourneaux et son aciérie, qui vivotaient péniblement, trouvent, grâce à la guerre, un regain d’activité propice. Avilés voit également s’établir (au moins en projet) des hauts fourneaux et des chantiers de construction maritime... Le développement sidérurgique est tout particulièrement à envisager. Un pays, qui possède à la fois du charbon, du minerai de fer et des ports, est indiqué pour des hauts fourneaux, pour des aciéries, pour des ateliers de construction mécanique, pour des chantiers maritimes. Par là, cet avenir se trouve dépendre, en grande partie, de la proportion dans laquelle on pourra obtenir sur place le coke métallurgique nécessaire au traitement du fer. Quant aux minerais de fer, ils abondent : les uns très riches à Bilbao, les autres pauvres, mais néanmoins utilisables, dans les Asturies mêmes et Léon. Le soleil du Midi aidant aux mirages, qui ne se représenterait ici un futur Sheffield ?...

Pour fournir à l’industrie espagnole le charbon qui lui fait