A travers ces préparatifs
De feuilles, de graines, de baumes,
Les oiseaux glissent, légers, vifs,
Rapides comme des arômes.
— Gais oiseaux annonciateurs.
Dont le cri bourgeonne et verdoie,
Vous savez, sous l’eau qui vous noie,
Que le sol est gonflé d’ardeur !
Vous baignez, étonnés, timides,
Et pleins de pépiemens joyeux.
Dans les rais de la harpe humide
Qu’est le mol éther pluvieux !
Vous hissez vers vos courtes ailes,
Vers vos cols dépliés d’amour,
Les chétives plantes nouvelles
Qui font l’ascension du jour.
Pleurs de joie, amoureux baptême,
Scintillement preste et joyeux !
La nue, active et fraîche, sème
Un blé argentin et frileux.
Et puis ce beau jet soudain cesse :
Tout est paisible, frais, câlin ;
Partout des gouttes d’eau se pressent
Comme un fin muguet cristallin.
L’atmosphère est mouvementée :
De courtes brises, dans l’éther,
Clapotent, mollement heurtées
Contre le cap des rameaux verts :
Les vents légers s’enflent, s’abaissent ;
Que de grâces, de politesses !
J’accueille, dans mon cœur ouvert,
Ces salutations de l’air...
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