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commerce de Milan, M. Runciman déclara que le Gouvernement anglais voyait avec satisfaction le relèvement de la marine marchande italienne et ne tarderait pas à donner à celle-ci une preuve tangible de sa bonne volonté. Cette preuve, M. de Nava la fit bientôt connaître.

Dès son retour à Rome, ce dernier et son collègue M. Arlolla, ministre des Transports, ainsi que le sous-secrétaire d’Etat de la marine marchande, réunirent en commission tous les armateurs, tous les constructeurs, les représentans des Chambres de commerce des principaux ports et jetèrent les bases d’un programme de construction consistant dans la mise en chantier immédiate d’un certain nombre de cargos. Au cours de cette réunion, M. de Nava annonça que M. Runciman avait pris envers lui l’engagement suivant : l’Angleterre mettrait à la disposition de l’Italie les matières premières nécessaires aux navires ci-dessus visés, et ces matières premières seraient transportées en Italie par les cargos anglais aux conditions minima qui sont pratiquées pour le matériel servant à la défense nationale, de manière à ne pas arriver à destination grevées par un fret trop élevé.

Dès l’instant que la difficulté résultant de la matière première est levée, comme celle qui pourrait découler de la pénurie de main-d’œuvre n’est pas inquiétante, rien ne paraissait plus s’opposer à la mise en chantier d’un bon nombre de cargos, première tranche d’un programme qui s’échelonnera sur plusieurs années.

Le Giornale d’Italia a donné sur cette question les renseignemens suivans, qui sont particulièrement intéressans.

« La plus grande difficulté qui s’oppose au développement des constructions navales est l’approvisionnement en matériaux métalliques durant la crise mondiale actuelle de l’acier. Ce n’est un mystère pour aucun de ceux qui s’intéressent à ces questions, que la production nationale est maintenant complètement absorbée par les besoins de la guerre. Il fallait donc s’adresser à l’étranger, et principalement à l’Angleterre ; mais ce pays allié, malgré sa bonne volonté, a vu sa propre production absorbée par ses énormes approvisionnemens en munitions et par les non moins nombreuses constructions navales au moyen desquelles elle pourvoit au tonnage du transport mondial. Néanmoins ! les négociations qui ont eu lieu entre notre