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puissances lumineuses égales à celles de plus de 100 000 becs Carcel et qui, à plusieurs dizaines de kilomètres, éclairent encore d’une façon appréciable les objets plongés dans l’ombre.


Pour achever cette brève revue des applications guerrières de l’optique, je devrais parler aussi des périscopes des sous-marins, de ces yeux pédoncules qui permettent à ces bâtimens de voir sans être vus et assurent leur terrible efficacité et leur invulnérabilité relative. Les périscopes de sous-marins sont analogues dans leur principe aux lunettes périscopiques de tranchée dont nous avons parlé ci-dessus, mais d’une construction beaucoup plus perfectionnée et plus compliquée ; il n’est donc pas utile d’entrer ici dans plus de détails à leur sujet, notre but étant non d’entasser des données inutilement précises, mais de remuer des idées. — À cet égard, rien ne démontre l’importance de l’optique dans le conflit mondial mieux que les périscopes de sous-marins, puisque sans eux, c’est-à-dire sans elle, la guerre sous-marine tout entière sur qui l’attention de toute la terre est aujourd’hui fixée, serait impossible.

Pour en finir avec cette brève revue qui est plutôt un examen sporadique de quelques exemples, il me faudrait parler de toute l’optique photographique, qui est devenue elle aussi un auxiliaire indispensable des combattans, puisque c’est par elle notamment que les avions de reconnaissance peuvent prendre ces clichés aériens, ces plans photographiques des lignes ennemies qui servent de bases à la préparation des attaques et au tir de l’artillerie.

J’y reviendrai plus spécialement au cours d’une prochaine étude, complément nécessaire de celle-ci et où j’examinerai les répercussions nationales qu’a eues la guerre sur l’industrie qui sert de base à l’optique, l’ingénieuse industrie du verre.


CHARLES NORDMANN.