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comme autour de sauveurs, aient trop encombré, de dogmes puérilement précis et d’images orientales, leurs révélations premières ; passons au travers de tous ces apports qui rapetissent et qui éteignent ; passons avec respect, mais passons, pour ne nous arrêter qu’à l’Espérance, qui nous attend peut-être encore derrière ces rideaux de vénérables nuages.

Ce n’est pas nouveau non plus, c’est au contraire connu et banal à l’excès, cette tentative de repli vers des espoirs anciens, après que l’on a constaté que partout ailleurs il n’y a que plus d’illogisme encore. Cependant j’ai tenu, avant de rentrer dans le silence de dessous terre, pour un temps que j’ignore, sinon pour l’éternité, j’ai tenu à en parler à ceux que je regarde comme mes vrais frères, à ceux qui, avec une anxieuse confiance, suivent l’évolution de mon entendement personnel, et vis-à-vis de qui je me sens charge d’âme.


Mais, hélas ! j’ai dit cela très mal avec incohérence, et surtout beaucoup trop en hâte, entre deux séjours aux armées du front…


PIERRE LOTI.