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LA RÉVOLUTION MEXICAINE
VUE PAR
UNE FEMME DE DIPLOMATE

La diplomatie américaine a toujours eu des allures bien à elle, où l’on retrouve l’indépendance foncière de la race, sa répugnance pour le collier du fonctionnaire. Le moins de lisières, le moins de bride possible… Go your own way.

Toutefois, dans un service aussi caractérisé que le service diplomatique par les règles d’une sévère réserve, on relève toujours avec une certaine surprise, au compte des diplomates américains, des singularités, des mouvemens de prime-saut qui contrastent avec les airs boutonnés et secrets de la profession et qui dépassent ainsi la marge laissée à la liberté de ses membres par toute hiérarchie un peu chatouilleuse sur le respect des traditions et de l’esprit de corps. Mais y a-t-il aux États-Unis une hiérarchie au sens strict que nous donnons à ce mot ?

Toujours est-il que la formation laborieuse d’un personnel peu plié aux disciplines, la division des élémens administratifs, comme de tout le pays, du reste, en deux grands partis politiques, l’instabilité professionnelle qui en résulte, ont donné lieu à plus d’une histoire d’enfant terrible, enregistrée par la chronique. On se rappelle le cas de cet ancien ambassadeur des États-Unis à Londres qui, à peine rentré dans la vie privée,