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allemands qui y sont internés. D’autre part, les choses en sont à ce point, sur la côte de Biscaye et de Galice, que beaucoup d’Espagnols protestent publiquement contre les secours et les indications que ces mêmes sous-marins y reçoivent, avec une abondance où l’on reconnaît à la fois les facultés organisatrices de nos ennemis et la ténacité des rancunes que l’on professe dans certains milieux de la péninsule, très restreints du reste, contre la France d’aujourd’hui. Nul doute que nous n’ayons enfin satisfaction, grâce à la fermeté du Cabinet auquel imprime sa haute direction le souverain qui a su mériter la profonde reconnaissance de tant de Français affligés.

Mais, je le répète, du jour où des submersibles de 2 000 tonnes se substitueront aux 800 et 1 200 tonnes qui circulent aujourd’hui entre les Canaries et notre Finistère, la nécessité des ravitaillemens clandestins sera moins pressante pour nos adversaires. J’ajoute que la recherche de ces grandes unités sera beaucoup plus difficile, en raison de l’augmentation sensible de leur rayon d’action en plongée ou, si l’on veut, de la durée de l’intervalle de temps compris entre deux émersions consécutives. Cette recherche exigera d’ailleurs des navires plus forts à tous les points de vue que ceux qu’on y employait jusqu’ici et malheureusement ces navires, — petits croiseurs comme le Rigel par exemple, et encore ce type serait-il un peu faible, déjà, — ne se répètent pas aisément à autant d’exemplaires que de simples chalutiers.

Observation analogue au sujet des procédés de « pêche des sous-marins, » au moyen de filets plus ou moins ingénieusement disposés. Il est clair que ce qui réussissait en 1915, contre les petites unités de plongée de la Manche ou de la mer du Nord, risque fort de rester inefficace contre les grands submersibles nouveaux. Le requin ne se laisse pas prendre où le poisson demeure captif.

Reste la mise en jeu des mines, moyen d’action sur lequel je ne m’étendrai pas ici, car je crois que les inventeurs n’ont pas dit leur dernier mot à ce sujet. J’observe seulement qu’on se heurte toujours là aux deux grandes difficultés nouvelles : la vitesse du submersible, qui lui confère une relative ubiquité ; l’étendue de son champ d’action, qui disperse l’effort des chasseurs.

Mais que dirons-nous alors de la recherche des vrais