Page:Revue des Deux Mondes - 1916 - tome 36.djvu/815

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je paye l’entretien et les pensions des trois enfans de M. de Sainte-Catherine[1], mille écus de pension à Mme Duplessis, qui a accompagné en France la duchesse d’Arenberg[2], 2000 francs de pension à une Mme Tascher dont le mari est au service[3], et une autre pension de mille francs à une dame Tascher, religieuse[4]. Tu vois, mon cher Eugène, que je ne suis pas si mauvaise parente qu’on voudrait te le faire croire, et que j’ai le droit de faire quelque chose pour les personnes qui sont autour de moi et qui contribuent tous les jours à me rendre la vie agréable. Je suis charmée que l’indisposition de tes enfans n’ait pas eu de suite, et j’espère qu’Auguste, en avançant dans sa grossesse, souffrira moins. Je t’embrasse tendrement.

« JOSEPHINE. »


A Malmaison, 22 mars (1812).

« Je profite, mon cher Eugène, du départ du général Pactod[5]pour répondre à ta dernière lettre. Je vois avec bien de la peine que tu ne viendras pas ici avant de te rendre à l’armée. On avait fait courir le bruit de ta prochaine arrivée à Paris et je l’aurais bien désirée[6]. Tu m’aurais servi d’intermédiaire près de l’Empereur. Tu lui aurais demandé pour moi

  1. Catherine-Louise-Jeanne-Élisabeth Desvergers de Sanois, fille de Joseph-François et de Marie-Catherine-Françoise Brown, nièce de Rose-Claire Desvergers de Sanois qui épousa Joseph-Gaspard de Tascher et fut mère de Joséphine, avait épousé J.-J.-A. Sainte-Catherine d’Audiffredy, chef de bataillon, attaché à l’État-major général, qui mourut de la fièvre à Pina, en Aragon, le 22 mars 1810. Il appartenait, ainsi que l’a démontré M. C. d’E. A., Dictionnaire des familles françaises, tome II, p. 56, à la famille des Audiffret, deuxième rameau de la quatrième branche.
  2. Stéphanie Tascher, sœur de Louis et d’Henry, fille du baron Tascher, oncle de Joséphine, est arrivée à Calais, le 30 thermidor an XI, avec ses jeunes frères » sous la conduite de cette Mme Duplessis, créole, qui resta près d’elle comme une sorte de dame de compagnie. Stéphanie épousa, le 1er février 1808, Prosper-Louis duc d’Arenberg ; le mariage ayant été déclaré nul le 29 août 1816, elle épousa le 8 novembre 1817, le marquis de Chaumont-Quitry qu’elle avait connu à Navarre, écuyer de l’Impératrice.
  3. Mme Tascher (de Bordeaux), pension de 3 000 francs en 1809 (Comptes),
  4. Une dame Tascher, religieuse, pension de 1 000 francs en 1809 (Comptes).
  5. Le général Pactod qui, en mars 1809, avait déjà fait partie de l’Armée d’Italie, et s’était signalé à Malborghetto et à Raab, avait reçu le 16 mars 1812 l’ordre de se rendre à l’Armée d’Illyrie.
  6. Il y arriva le 22 avril.