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mais il faut nous rappeler qu’avant 1914, celle-ci était faible par rapport à celle des autres belligérans.

Ce n’est pas seulement l’énormité des capitaux empruntés qui est frappante, c’est le taux que les États débiteurs ont dû accorder à leurs créanciers. Bien que, depuis plusieurs années déjà, un renchérissement sensible du loyer de l’argent se manifestât, le déplacement provoqué sous ce rapport par les événemens actuels est le plus considérable qui se soit produit depuis plus d’une génération. D’une façon générale on peut dire que l’élévation de l’intérêt des fonds publics a varié entre 50 et 100 pour 100. La France émet un 5 pour 100 à peu près au cours auquel elle avait placé un 3 1/2 réduit par l’impôt à n’être qu’un 3,36. C’est presque, en 1914, un accroissement de moitiés L’Angleterre en dernier lieu a émis un 4 1/2 au pair. Au mois de juillet 1914, son 2 1/2 était coté à 75, c’est-à-dire qu’il rapportait 3 1/3 pour 100 ; le revenu s’est donc élevé en apparence de plus d’un tiers. Toutefois, ce calcul n’est pas exact, parce qu’il faut tenir compte de l’income tax (impôt sur le revenu), beaucoup plus élevé aujourd’hui qu’alors ; en réalité, l’augmentation du revenu net n’est guère que d’un cinquième. Pour la Russie, la cote du 3 pour 100 a passé de 80 à 60, c’est-à-dire que le revenu s’est élevé de 3 3/4 à 5 pour 100. Le 4 pour 100 autrichien, coté aux environs de 80, se capitalisait à 5 pour 100, alors qu’aujourd’hui les deux moitiés de la monarchie ne trouvent pas de capitaux à 6 pour 100. Le 5 pour 100 ottoman est coté à 60, ce qui représente un revenu de plus de 8 pour 100. Celui des fonds italiens a passé de 3 1/2 à 5 pour 100.

Si, au lieu de considérer les rentes consolidées, nous examinons les Bons à court terme et les obligations qui constituent ce qu’on appelle la Dette flottante, nous trouvons des écarts encore plus sensibles. Les Bons du Trésor français ont passé de 2 à 5 ; ceux de l’Échiquier de 2 à 5 1/2. Les autres sont à l’avenant. De toutes parts, nous voyons s’établir pour les fonds publics des taux qui nous ramènent à l’époque où celui de 5 paraissait normal. Les neutres eux-mêmes, bien que n’étant pas directement entraînés dans la lutte, ont subi la loi de l’ambiance : la Suisse, la Hollande ont dû payer 5 pour 100. Cette dernière Puissance a émis, au pair en 1914, un emprunt de 275 millions de florins rapportant 5 pour 100. Une