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échéance plus longue, quelques années au lieu de douze mois au maximum et en ce qu’elles portent des coupons d’intérêt qui se détachent tous les semestres ; pour les Bons du Trésor au contraire, l’intérêt est payé par anticipation au moment où ils sont remis à l’acheteur. Au mois de décembre 1915, par exemple, la Banque d’Angleterre, par l’intermédiaire de laquelle se font tous les emprunts d’État, annonçait qu’elle était autorisée par les Lords commissaires de la Trésorerie de Sa Majesté à recevoir les demandes de Bons de l’Echiquier : ceux-ci rapportent un intérêt de 5 pour 100 l’an, payable aux échéances semestrielles du 1er juin et du 1er décembre jusqu’à leur remboursement au pair, le 1er décembre 1920. Les coupures sont de 100. 200, 500, 1 000 et 5 000 livres sterling.

Lors des émissions futures à faire en vue de la guerre, à l’exception des titres de la dette flottante à court terme, ces obligations de l’Echiquier seront reçues au pair pour les souscriptions. Elles sont exemptes de l’impôt sur le revenu, tant pour le capital que pour les intérêts, si elles appartiennent à des personnes qui ne sont ni domiciliées, ni ordinairement résidentes dans le Royaume-Uni.

Emprunts consolidés. — Les emprunts dits consolidés émis par l’Angleterre ont été, comme chez nous, au nombre de deux : le 3 1/2 1914 et le 4 1/2 1915. Ni l’un ni l’autre n’ont été contractés en rentes perpétuelles. Le premier remonte au mois de novembre 1914. Selon l’habitude presque toujours suivie jusque-là par les États emprunteurs, le total de la somme demandée au public était fixé à l’avance ; il était d’un montant de 350 millions de livres sterling. L’emprunt, émis au cours de 95, est remboursable au plus tard le 1er mars 1928, mais il peut être amorti dès le 1er mars 1925. Les souscripteurs avaient le choix de demander des certificats nominatifs ou des titres au porteur. Ces derniers constituaient une sorte de nouveauté dans la finance anglaise, habituée jusque-là à ne guère connaître les rentes d’État que sous forme d’inscriptions nominatives. Ce n’avait été qu’en vue d’une introduction sur le marché français, dont les habitudes sont différentes, que les premiers titres au porteur de consolidés avaient vu le jour.

Cet appel fait au public anglais a eu un grand succès. « Nous avons réalisé, déclarait aux Communes M. Lloyd George, alors chancelier de l’Echiquier, le plus grand emprunt qui ait jamais