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remboursables à vue en or, comme les billets de la Banque d’Angleterre. Le total, à fin octobre 1916, atteignait 135 millions de livres ; l’encaisse qui leur est spécialement affectée est de 28 millions et demi de livres en or.

Dette flottante proprement dite. Bons du Trésor. — Ces billets, remboursables à vue en or, constituent au premier chef une dette flottante. Mais la majeure partie de celle-ci consiste en obligations à échéance fixe souscrites par le Trésor et qui, en Angleterre comme dans les autres pays belligérans, ont servi et servent à couvrir une partie des dépenses de la guerre. Autrefois, les Bons du Trésor anglais étaient mis en adjudication dans la Cité et attribués à ceux des enchérisseurs qui se contentaient du taux le plus bas pour la quantité offerte par le chancelier de l’Echiquier. Depuis le 15 avril 1915, le système français a été adopté. Le public est informé du taux auquel il peut obtenir des bons, et il lui suffit de demander les sommes qu’il désire pour les obtenir, aussi longtemps du moins que les besoins du Trésor ne sont pas satisfaits. Sous l’empire de l’un comme de l’autre mode d’opérer, le taux auquel le gouvernement anglais a emprunté s’est graduellement élevé depuis le début de la guerre. A la date précitée, lorsque, pour la première fois, la trésorerie britannique offrit des bons à des taux fixes, ceux-ci étaient de 2 3/4 pour l’échéance trimestrielle, 3 5/8 pour l’échéance semestrielle, 3 3/4 pour celle de neuf mois. Aujourd’hui, le taux est de 5 1/2 pour 100.

Certificats de guerre à deux et cinq ans d’échéance. — En dehors des bons ordinaires qui n’ont qu’une clientèle restreinte, recrutée parmi les capitalistes indigènes et étrangers, le ministère anglais a cherché à intéresser les couches profondes de la population à ce genre de placement, qui jusqu’ici n’avait jamais été mis à sa portée. Il a créé à cet effet deux types d’obligations, qu’on peut qualifier de populaires, et qui consistent en certificats de dépenses de guerre et en certificats d’épargne de guerre. Les premiers sont à deux ans, les autres à cinq ans d’échéance. Moyennant un versement de 15 shillings, le souscripteur s’assure le remboursement d’une livre, c’est-à-dire 20 shillings. Au bout de 5 ans, il aura donc augmenté son capital d’un tiers.

Obligations de l’Échiquier. — Les obligations dites de l’Échiquier se distinguent des Bons du Trésor en ce qu’elles sont à