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Les héroïques soldats qui ont emporté Gorizia de haute lutte et qui poursuivent l’attaque du Carso sont commandés par le duc d’Aoste, Emmanuel-Philibert de Savoie, cousin du Roi. De la maison de Savoie sont toujours sortis des chefs de guerre remarquables. Le roi Victor-Emmanuel III laisse aux généraux qu’il a choisis l’honneur et le soin de diriger les opérations. Mais il est à leurs côtés, et vit au milieu de ses soldats, dont il partage les périls et les fatigues. On le voit partout ; sa présence exalte les troupes. Son action morale apporte au haut commandement le plus sûr appui. Roi-soldat, comme ses ancêtres, comme son glorieux grand-père, il n’a pas besoin de commander. Il est là, et la victoire marche avec son armée.

Toute étude militaire demande une conclusion. Il en est une qui ressort avec évidence de ces brèves appréciations sur nos amis Italiens : c’est notre fraternelle admiration pour leurs exploits. C’est aussi notre certitude qu’ils vaincront, comme nous, comme tous ceux qui livrent le grand combat du droit et de l’honneur, et que l’Italie sortira de la lutte, agrandie territorialement et moralement. Les paroles enflammées de d’Annunzio se vérifieront : « Heureux ceux qui reviendront avec la victoire, car ils verront le visage nouveau de Rome, la beauté triomphale de l’Italie ! »


Général MALLETERRE.