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tête d’une nouvelle mission scientifique, nous affirme, avec l’autorité que lui confèrent ses longs séjours en Chine et ses travaux sur ce pays, qu’il sera possible, dès l’année 1917, de conduire à notre Foire d’Échantillons des groupes importans de gros commerçans chinois ; ces négocians nous viendraient surtout de la région des grands ports et seraient disposés à acheter dans notre pays les marchandises que vont leur vendre les Allemands. Par ce procédé, nous pourrions nouer des relations durables avec des négocians aptes à s’attacher, riches, excellens payeurs ; nous verrions diminuer peu à peu l’écart si fâcheux qui sépare notre chiffre d’importations chinoises en France (environ 140 millions de francs) et notre exportation française en Chine (environ 12 millions de francs).

Ce développement de notre commerce avec la Chine serait intéressant, surtout au moment où nous essayons de dériver en partie le commerce de la riche province du Se-tchouen, plus vaste que la France, avec ses 700 000 kilomètres carrés. Le transit s’effectue encore par le Fleuve Bien ; mais nous prolongeons notre chemin de fer de pénétration entre le terminus actuel, Yun-nan, et le grand marché de Soui-fou. Il n’y a que 1 600 kilomètres environ de Soui-fou à Haï-phong ; il y en a près de 3 000 de Soui-fou à Chang-hai, et la voie fluviale est très mauvaise sur une partie du parcours. Nos amis Anglais veulent, de leur côté, relier Calcutta à Chang-haï par un transversal qui se heurte aux difficultés du massif du Yun-nan. Ces efforts, comme les nôtres, doivent avoir pour conséquence le développement du marché d’exportation anglo et franco-chinois.

Nos ambitions vont plus loin encore. Notre première adhésion, pour la Foire de 1917, nous arrive des Antilles anglaises. On nous demande un stand, « où seront exposés, non seulement les produits des îles de la Trinité et Tobago, mais aussi ceux du Demerara, après entente avec le comité de Georgetown. »

Travaillons donc ; le champ est immense qui s’offre à notre labeur. Un monde nouveau va naitre ; un nouvel ordre économique s’établit. Tous les vieux cadres sont brisés ; il faut tout reconstruire. Un ardent besoin de renaissance secoue notre pays. Dans l’ordre des idées, nous voyons se fonder une association comme l’Union française, qui veut assembler les Français « dans une action commune pour une meilleure utilisation