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je goûte, dans toute sa vivacité, l’impression que donne une victoire.

Il faut laisser à des techniciens le soin de décrire ce qu’il y a d’original et de fécond dans les découvertes des aciéries d’Imphy sur les aciers et alliages spéciaux. La conclusion, toutefois, nous sera intelligible. L’Allemagne n’est pas seule à perfectionner les procédés d’analyse, à établir l’industrie sur des bases scientifiques, à déduire ses réalisations des recherches du laboratoire ! Voici une société qui, par l’étude minutieuse des aciers à haute teneur en nickel, a obtenu, dans l’ordre industriel, des progrès considérables ; d’où un métal, comme l’Invar, qui, réduit au coefficient de dilatation du quartz fondu, va servir désormais à l’établissement des tubes de télescopes, des règles de précision, des tiges de pendules, des fils pour signaux de chemins de fer. Il n’est pas besoin d’une grande éducation scientifique pour apprécier la portée de cette découverte et de celles qui l’accompagnent, pour comprendre les services rendus par des industries ainsi dirigées à l’automobilisme, à l’aéronautique, à la mécanique des grandes vitesses.

Les autres stands de la métallurgie nous réserveraient, si nous avions le temps de les parcourir en détail, bien des enseignemens, bien des révélations. — La Compagnie des Forges et Aciéries de la Marine et Homécourt, qui représente le plus fort tonnage de production métallurgique en France, nous offre ses aciers spéciaux, ses ressorts, ses remarquables pièces en acier moulé, son matériel de guerre et, en particulier, sa pièce de montagne de 70 pour le Mexique. — La Société anonyme des Hauts Fourneaux et Fonderies de Pont-à-Mousson, le plus puissant producteur français pour la fonte moulée, supérieure par son tonnage à n’importe quel producteur allemand (200 000 tonnes de moulages par an), a voulu exposer, fidèle au devoir patriotique, bien que son usine soit actuellement sous le feu de l’ennemi, bien que sa mine d’Auboué (Meurthe-et-Moselle) soit occupée par les Allemands, qui l’exploitent avec la main-d’œuvre des prisonniers russes. Le grand comptoir Descours et Cabaud (260 000 tonnes de produits bruts vendus annuellement, dont 100 000 pour l’étranger) affirme, par l’exposition de ses graphiques, la puissance de l’exportation française, spécialement en Angleterre et dans nos colonies.

Ici, nous rencontrons des maitres de forges dont les mines