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VAUCROIX.

Remontez-la donc un peu, chère amie. Je suis guéri, et très guéri.

BERNARDINE.

Ça ne vous rendra pas plus malade d’avoir l’avis de Louvet, et moi, ça me rassurera. (A Julie : ) Imagine-toi qu’il ne voulait même pas consulter.

JULIE.

Ça, par exemple 1 Quand je pense à son insistance pour que je le fisse venir, son Louvet, lorsque j’avais ce pauvre petit rhume, l’hiver avant la guerre. Est-ce loin ! On était si heureux, si tranquille !

BERNARDINE, un peu nerveuse.

Enfin, que faut-il que je réponde au docteur ?

VAUCROIX.

Que je serai chez lui cet après-midi, à trois heures.

BERNARDINE.

Alors je lui téléphone. Tu m’excuseras, Julie. Cette réponse est pressée. Je te dis adieu. Les enfans m’attendent là-haut pour répéter leurs leçons.

JULIE.

Je te reverrai avant mon départ ?

BERNARDINE.

Quand retournes-tu à Biarritz ?

JULIE.

Oh ! pas tout de suite. Mon mari se tire très bien d’affaire tout seul dans notre hôpital. Moi, je trouve les séances de pansement un peu longues. Si nous avions imaginé que la guerre durerait, durerait... Enfin !... Veux-tu que nous prenions rendez-vous ?

BERNARDINE.

Ce n’est pas la peine. Tu connais mes journées. Demain,