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nouveaux, mais analogues, et mieux adaptés à leur nouveau mode de traction. Les principaux de ces motoculteurs peuvent se ranger en trois grandes catégories :

l° Les appareils dont la partie motrice est fixe pendant le travail, la charrue étant seule mobile ;

2° Les appareils dans lesquels la partie motrice se déplace avec la charrue qu’elle entraîne ;

3° Les appareils mixtes dérivés à la fois des deux types précédens.

Les appareils du premier type sont ceux dans lesquels la charrue est halée par un câble s’enroulant sur un treuil fixe actionné par la machine. Les premiers appareils de motoculture étaient de ce type. Il y a un demi-siècle déjà, on labourait certains domaines au moyen d’une charrue qui était halée alternativement de la sorte par deux locomobiles à vapeur placées aux deux extrémités du champ. On a de diverses manières modifié et amélioré ce système, soit en substituant à l’une des locomobiles une poulie qui permet de ramener la charrue à l’autre bout du champ, ou même de la faire travailler pendant ce trajet de retour, soit en remplaçant comme force motrice la vapeur par le moteur à explosion, la force hydraulique, l’électricité ou même le vent. Il convient d’ailleurs de ne pas oublier que la traction des charrues par treuil est parfois accomplie dans les treuils à manège, par des animaux de trait.

L’emploi des appareils mécaniques à treuil s’est beaucoup répandu dans certaines régions où des coopératives agricoles les acquièrent et les utilisent avec bonheur. Les avantages de ce type d’appareils sont de pouvoir réaliser des labours profonds et pénibles, impossibles par d’autres procédés, de ne pas écraser les sillons des champs labourés sous le poids des tracteurs animés ou non des autres systèmes. Les principaux inconvéniens sont de ne pas se prêter aux charrois et a divers autres emplois des tracteurs, d’être dispendieux et accessibles seulement aux grandes exploitations ou aux collectivités.

Les appareils du deuxième type sont les tracteurs automobiles remorquant directement la charrue, comme faisaient les attelages animés. Pour obtenir une traction suffisante, il faut que l’appareil remorqueur ne patine et ne dérape pas sur le sol ; on y arrive, soit en lui donnant un très grand poids (certains tracteurs employés dans les exploitations américaines pèsent jusqu’à 23 tonnes), soit en adoptant des machines légères auxquelles des dispositifs particuliers donnent de l’adhérence. Parmi ces dispositifs, il faut citer les chenilles dites « caterpillars » d’origine américaine, faites d’une enveloppe