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Il faut espérer toutefois que cette éventualité ne se réalisera pas. D’après la convention de Genève, les transports-hôpitaux sont tenus de prêter secours et assistance à tous les belligérans sans distinction. Les sous-marins allemands pourraient donc arrêter nos transports et les requérir d’embarquer leurs malades et leurs blessés.

En dehors de ces croiseurs, éclaireurs, transports-hôpitaux, quelques navires ont été également militarisés sous le nom de transports-auxiliaires d’escadre. Toutefois, ces unités sont presque toutes armées commercialement.


III

La seconde catégorie est celle des bâtimens militaires rattachés à un centre naval. Elle comprend une série de petits navires qui, en raison de leur faible tonnage, n’ont pu être constitués en formations administratives autonomes. Ils se rattachent aux trois unités suivantes : les directions des mouvemens du port, les fronts de mer et les flottilles de patrouilleurs.

Dès le temps de paix, on jugeait que les directions des mouvemens du port, chargées du remorquage, de l’accostage des escadres et de leur ravitaillement sur rade, ne possédaient pas un matériel flottant assez important pour la période des hostilités. On avait donc prévu, dans les journaux de mobilisation, la réquisition d’un nombre assez élevé de remorqueurs auxiliaires qui furent pris dans nos principaux ports de commerce avec leur matériel d’acconage (chalands, citernes, pontons-grues, etc.). Ces remorqueurs, au nombre d’une vingtaine, ont été répartis dans nos différons arsenaux. Le commerce maritime a beaucoup souffert de ces prélèvemens à un moment où le trafic aurait, au contraire, appelé un développement de cet outillage.

En outre, les expéditions d’Orient ont conduit la Marine à constituer, sur différens points, à Moudros, à Salonique, à Mytilène, des directions du port nouvelles destinées à présider aux relations entre les transports auxiliaires et les armées d’occupation. Le service de ces bases navales exigeait l’emploi d’une flottille importante de vapeurs qui ont été groupés en division sous l’autorité de l’amiral de Bon. Cette « division des bases, » célèbre dans l’histoire de notre corps expéditionnaire, a été pourvue de moyens d’action puissans. Grâce à eux, nos armées