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fours étaient peu ou pas abrités par des tentes dressées surtout en vue de protéger Je personnel et les pétrins, ou survenance d’un orage violent faisant manquer une ou plusieurs fournées.


POUR AVOIR DE LA VIANDE FRAICHE

Après la boulangerie de guerre, un des services les plus importans de la station-magasin est celui du ravitaillement en viande fraîche. Il existe à cet effet à la station-magasin un entrepôt de bétail, alimenté par un, deux ou trois parcs de groupement de bétail. Ces parcs sont plus ou moins éloignés de la station qu’ils desservent ; il est désirable qu’ils ne le soient pas trop ; sinon, il en résulte une fatigue pour les animaux et une perte de temps qu’il faut toujours chercher à éviter.

Le mouvement de l’entrepôt de bétail est parfois considérable dans les grandes stations-magasins. Il n’est pas rare de voir, pendant d’assez longues périodes, des réceptions et des expéditions quotidiennes de plusieurs centaines de têtes de bétail. Le bétail arrive et repart, en règle générale, par trains complets. En cas d’urgence, surtout si le parcours n’est pas trop long, le train arrivé du parc de groupement peut être immédiatement réexpédié, après qu’on a fait boire les animaux, quand c’est possible. En général, les bêtes sont aussitôt débarquées et gardées un certain temps à l’entrepôt, d’où elles sont réexpédiées à l’avant sur demande du régulateur. Cette demande est toujours formulée en rations ; un calcul est donc nécessaire pour savoir le nombre de têtes à envoyer, nombre très variable suivant la grosseur des animaux.

La ration forte de viande (500 grammes) a été reconnue trop élevée, du moins pendant la longue période de stationnement dans les tranchées. Les troupes ne touchent plus qu’une moyenne de 400 grammes à titre gratuit. La ration forte correspond à environ un kilogramme de viande sur pied par homme et par jour, en admettant un rendement de 50 pour 100 pour le bétail bovin (pour les porcs, le rendement atteint 75 pour 100). S’il y a 200 000 hommes à ravitailler, il faut donc 200 000 kilos de viande sur pied, soit environ 500 bêtes pesant en moyenne 400 kilos, qui peuvent être chargées en deux trains de 25 wagons à 10 bêtes chacun. Mais le nombre de bêtes à envoyer peut être beaucoup plus ou beaucoup moins élevé. Il varie,