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dura trois jours, du 3 au 5 novembre. Les Anglais disposaient de 8 compagnies du North Lancashire et de 8 régimens indiens. Ils furent très éprouvés par l’attaque des forces sous le commandement du lieutenant-colonel von Lettow.

Les troupes anglaises près de Nifumbiro, à l’Ouest du lac Victoria, envahirent le district de Bukoba. Elles furent repoussées par le major von Stümer. Kisiba, localité anglaise, fut occupée.

La côte Est africaine est surveillée par les croiseurs Chatham, Darthmouth, Weymouth, Fox et quelques croiseurs auxiliaires.

Depuis, la lutte entre les colonies anglaise et allemande de l’Afrique orientale a gardé ce même caractère de guérilla. L’avantage fut plus d’une fois au profit de l’ennemi, qui avait pour lui plus de liberté dans l’offensive.

Cependant, les 22 et 23 juin 1915, puis encore le 11 juillet, nos alliés ont remporté deux succès. L’un fut la destruction de Bukoba et de son poste de télégraphie sans fil, l’autre celle du Kœnigsberg, terré depuis le mois de novembre dernier dans une bouche de la Rufiji.

Suivant les derniers renseignemens qui doivent être exagérés, on estime les forces ennemies, on Afrique orientale, à 40 000 indigènes, sous les ordres de 4 000 Européens. En tout cas, l’ennemi possède des canons, mitrailleuses et munitions en abondance. Les villes de Tabora et de Mouanza, — cette dernière se trouve sur le lac Victoria, — sont défendues par de très sérieuses fortifications. Depuis le début de la guerre, terrassiers tenaces, les Allemands ont construit une route pour automobiles. Elle relie Tabora à Mouanza et permet un ravitaillement rapide de la colonie, surtout en riz, provenant des bords du lac Victoria. De plus, et le fait est connu de façon certaine, des approvisionnemens passent en quantité par le Mozambique.

En résumé, cette colonie reste seule à conquérir pour que soient réduites à néant toutes les acquisitions allemandes en pays d’outre-mer. Ce serait déjà fait, n’était l’immensité de son territoire et des difficultés d’accès qui lui sont propres.


A propos de la campagne dans l’Est africain, il faut dire un mot du Koenigsberg, qui vécut ses derniers jours dans la rivière Rufiji, en novembre 1914.

Ce navire s’était-échappé de Dar-es-Salam dès le