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était divisée en deux détachemens, l’un à Bolenzosk, l’autre à Ebom, deux forces ennemies, chacune de 200 fusils, obligèrent ces détachemens à se retirer simultanément, sans toutefois que l’adversaire pût poursuivre son succès.

Le commandant Miquelard, arrivé à Essonne le 30 octobre, prit la direction de la colonne sur la base Essonne-Mitzic, qui fut mise en état de défense.

Dès les premiers jours de février, une attaque fut décidée. Le chef de bataillon français parvint sans peine jusque sur le Wolen dont il occupa fortement la rive gauche. Averti que l’ennemi tenait une solide position devant N’Kolago, à 4 kilomètres au Nord de Wolen, il franchit le fleuve dans la nuit du 9 au 10 février. Ayant refoulé les Allemands, il s’empara de N’Kolago après une vive résistance. Le commandant Miquelard s’établit à N’Kolago, attendant, pour marcher sur Oyem, le résultat des reconnaissances envoyées dans cette direction.

Enfin, la troisième colonne, celle de M’Vadhi, à l’Est, supporta, d’abord, le choc ennemi dès le 20 septembre. Malgré deux assauts très violens, les Allemands furent repoussés par la garnison du poste.

Le capitaine Defert, au moment où se passaient ces événemens, était en reconnaissance vers Minkebe avec 150 hommes. Ayant attaqué en vain, il rentra à M’Vadhi quand il eut appris que la compagnie allemande de Akoafim arrivait au secours de Minkebe. La colonne de M’Vadhi fut encore augmentée d’une compagnie venue de Dakar avec deux canons, sous le commandement du lieutenant-colonel Le Meillour. Ainsi, elle put reprendre sa marche vers Minkebe et s’en emparer.

Telles ont été les opérations entreprises jusqu’à ces temps derniers par les différentes troupes opérant contre les frontières du Cameroun. Ajoutons que, suivant les plus récentes nouvelles, les forces alliées ont occupé Ngaumdere, ville importante située au centre du pays. De plus, la colonne du Sud s’est emparée de Bitam, évacué dans la nuit du 16 au 17 juillet. Le résultat de ce succès n’est pas sans une grande signification morale pour la France. En effet, la seule région de la partie du Congo cédée à l’Allemagne en 1911 qui n’eût pas encore été reprise par les troupes françaises va se trouver entièrement réoccupée.