Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 30.djvu/431

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les troupes d’opération dans la Lobaye durent attendre que l’action des forces du colonel Hutin pût se faire sentir au Sud ; afin de leur permettre de repartir de l’avant. Le 20 mai, elles se remirent en marche. Les groupes du Centre (Batieri) et du Sud (Mokbé Mundio) devaient se porter sur Nyanyeld et Nyassi pour appuyer l’attaque que la colonne de la Sanga effectuait contre Besam-Assebam. A la date du 2 juin, le groupe Nord avait franchi la Kaddéi vers Bacombe, pour faire une démonstration sur Guidu.

D’après les dernières nouvelles, l’ennemi semblait occuper fortement Myassi-Dume-Bertue ; mais ce poste vient de tomber en notre pouvoir.


Tandis que ces événemens se déroulaient, une autre colonne, partie du Gabon, intervenait d’une manière des plus actives.

D’après les instructions données aux troupes du Gabon, il fallait assurer la défense de Libreville ; ensuite, avec deux colonnes formées à Milzic et M’Vadhi, surveiller l’ennemi et au besoin prendre l’offensive vers Oyem et Akoafim.

Ainsi il y eut, dès les premiers jours, trois théâtres d’opérations. En premier lieu, celles de Muni.

Le 20 septembre, un détachement, sous les ordres du commandant Miquelard, quitta Libreville à bord de la canonnière Surprise, et débarqua à Goco-Baech, malgré une résistance opiniâtre de l’ennemi. Le poste fut pris. Le commandant français poursuit alors sa marche à l’Est vers Ekododo et Akoya. Il devait assurer l’occupation de la zone entre notre frontière septentrionale du Gabon et la limite méridionale de la Guinée espagnole. Il arriva donc à Mitzic pour prendre le commandement de la colonne concentrée en ce point. Celle-ci, dans l’intervalle, avait subi quelques échecs assez sérieux pour voir son offensive brisée.

D’autre part, la colonne de Mitzic avait franchi la frontière dès la fin du mois d’août. Le 6 septembre, elle se heurta à Mibang contre un fort parti. La position ne put être enlevée. Le commandant de Soligny fut tué et nos troupes se replièrent sur Mitzic. Reconstituée, la colonne divisée reprit l’offensive avec plus de prudence. Cependant, le 26 octobre, alors qu’elle