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développement exagéré alors que l’ennemi opère de plus en plus facilement ses concentrations successives. Pour toutes ces raisons, le résultat décisif se produira lorsque l’ennemi ayant été peu à peu délogé de ses centres de réserve, nous le bloquerons sur les plateaux de l’intérieur et arrêterons son ravitaillement. Alors, la comparaison, que nous venons de faire avec les événemens de Pologne, sera renversée.


Dès le milieu du mois d’août, les gouvernemens anglais et français se mirent d’accord sur le principe d’une action concertée par mer contre la colonie du Cameroun. Un corps expéditionnaire fut constitué. Des troupes coloniales, prélevées sur les effectifs de l’Afrique occidentale française et sur ceux des colonies anglaises de la côte, c’est-à-dire en Nigérie et dans le Gold Coast, fournirent les élémens de cette colonne. « A raison des aptitudes spéciales » du général anglais Dobell, et aussi « à cause de sa connaissance complète des conditions topographiques du Cameroun, » le commandement suprême lui fut confié à la demande du gouvernement anglais. Il était entendu « que cette désignation ne devait avoir dans l’avenir aucun effet sur la manière dont il serait éventuellement disposé de cette colonie allemande. »

Le contingent britannique comprenait plusieurs milliers d’hommes. Il était accompagné de 10 canons légers de montagne.

Les forces françaises comportaient une batterie mixte d’artillerie de montagne à 6 pièces, 2 sections de mitrailleuses et un train de ravitaillement. A cet ensemble il fut adjoint, peu après, une section de chemin de fer de campagne.


Les opérations de 1914 furent précédées par l’heureuse intervention, sur la côte Ouest, du croiseur anglais Cumberland, sous les ordres du capitaine Cyril Fuller. Jaugeant 1) 800 tonneaux, armé de 14 pièces de 152, de 8 de 70 et de 3 de 47, ce navire détruisit, d’abord, deux steamers de rivière dans la baie de Biafra. Ce fut un résultat appréciable, car les bateaux coulés venaient de faire leur plein de munitions. En outre, le Cumberland s’empara de la canonnière Soden et de plus s’en servit activement contre l’ennemi. Enfin, 9 bateaux marchands furent