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reddition. En même temps, ces ordres étaient traduits au chef de bataillon Maroix.

Quelles furent les prises ?

206 prisonniers européens, — 3 canons Maxim’s, — 940 fusils, — 142 carabines du calibre 450, — 208 800 cartouches Mauser, 99 000 munitions diverses, environ 450 moyens de transport comprenant le matériel roulant en entier, quatre locomotives du chemin de fer du Togoland. De plus, des automobiles, des bicyclettes, des vivres et des habillemens, différens équipemens, de grandes quantités de poudre et de mélinite, enfin, du matériel télégraphique et des fonds publics. En outre, les Français avaient pris à Patuklu un Européen, 20 fusils et 200 cartouches.

Quinze jours après le débarquement à Lomé, les opérations avaient réalisé l’objectif assigné aux efforts concertés des Anglais et des Français.


Il nous reste à dire ce qui s’est passé dans le Nord du Togo.

Le 14 août, à six heures du matin, le commandant Maroix avisait par télégramme le capitaine Bouchez, à Ouagadougou, que, dans le cas où il occuperait Sansané-Mungo sans résistance, il devrait marcher aussitôt sur Sakode avec sa brigade et un goum en laissant le reste du personnel pour tenir la province de Sansané.

Le 17, une colonne mobile anglaise, sous les ordres du lieutenant Bellon, se présentait à Sansané, mais, trouvant le poste occupé par des troupes françaises, elle repartit le 21 sur la route de Bassari.

Sur ces entrefaites, Sansané-Mungo et Sokodé étaient signalés comme évacués par les Allemands. Les Français voulurent s’y rendre par marches forcées ; malheureusement, bien que rapide, la progression fut gênée par les pluies. Le 26, le capitaine Bouchez arrivait seulement en même temps que le lieutenant Marotel.

En résumé, une compagnie du territoire militaire du Niger groupée à Gaya et une brigade Mossi avec 300 hommes sous les ordres du capitaine Bouchez envahirent le territoire ennemi et occupèrent sans combat Sansané-Mungo et Bokodé, chefs-lieux de province où ils reçurent la soumission des chefs indigènes de