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considérer : ceux des banques des trois royaumes et du grand-duché, qui ont conservé à cet égard un semblant d’autonomie, sont en très petite quantité par rapport aux milliards de la Reichsbank. Celle-ci est le régulateur du marché monétaire de l’Allemagne ; c’est dans ses bilans que nous pouvons suivre une partie du mouvement des comptes du Trésor impérial, bien que le groupement d’élémens très différens sous une seule rubrique ne permette pas une analyse détaillée. Voici comment se présentaient les principaux comptes de la Reichsbank à un an d’intervalle, le 23 mars 1914 et le 31 mars 1915 :


ACTIF (millions de marks).


23 mars 1914 31 mars 1915
Encaisse 1 653 2 380
Bons de caisse de l’Empire et des caisses de prêts 80 176
Portefeuille et bons du Trésor à 3 mois. 864 6 876
Bons du Trésor à échéance plus longue que 3 mois » 590
Avances sur titres 62 35
PASSIF (millions de marks).


23 mars 1914 31 mars 1915
Circulation 1 785 5 620
Dépôts 1 094 4 030

L’Allemagne a fait de grands efforts pour augmenter l’encaisse de la Reichsbank. Elle y a réussi en drainant l’or sur tout son territoire, par des procédés presque invraisemblables, tels que l’octroi d’un jour de congé aux enfans des écoles qui apportaient du métal jaune ; en le pillant en Belgique et dans les départemens français occupés. La circulation a plus que triplé, le portefeuille est huit fois ce qu’il était il y a un an ; nous ignorons le montant de Bons du Trésor à court terme qu’il contient, puisque le bilan ne fait ressortir que le chiffre de ceux qui sont à échéance plus longue que trois mois. Les autres sont confondus avec les effets de commerce ordinaires.

Nos ennemis cherchent, par tous les moyens possibles, à augmenter leur circulation de papier. Un des témoignages les plus curieux en est l’organisation qu’ils ont imposée à la Belgique. La Banque Nationale de ce pays ayant mis à l’abri