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l’Espagne, avec les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse, avec les États Scandinaves, avec les Etals balkaniques et la Grèce, avec le Japon et la Chine, avec les Républiques du Sud et du Centre de l’Amérique, lui permirent de définir et d’aménager partout son domaine colonial, de réviser et régler ses relations commerciales et économiques, de s’associer aux grandes œuvres d’union et de solidarité internationale. Nulle Puissance n’eut plus souvent qu’elle, ni plus volontiers, recours, quand les négociations directes n’aboutissaient pas, à la procédure de l’arbitrage, comme elle le fit avec l’Angleterre dans plusieurs litiges africains, avec le Brésil dans la question du territoire contesté de la Guyane, avec le Japon pour la question des baux perpétuels dans les anciens ports, etc., etc. Nulle Puissance n’a pris une part plus active, plus féconde, plus décisive aux grandes conférences internationales destinées, soit à préparer le code de la paix et à régler les usages et lois de la guerre, soit à assurer, faciliter, améliorer les communications de l’univers, soit à promouvoir les intérêts, à protéger la sécurité et les droits du commerce, de l’industrie entre les nations. Il n’y eut pas, dans cette période, d’importante entreprise à laquelle la France ne se montrât, selon son humeur traditionnelle, disposée à concourir : le chemin de fer de Bagdad lui-même, ce grand projet de Guillaume II, ne s’est vu refuser notre adhésion que parce que vraiment les conditions que nous avions mises à cette adhésion étaient celles auxquelles le souci de l’équité et de notre propre dignité ne nous permettait pas de renoncer. Quelle autre Puissance s’est, en revanche, plus cordialement intéressée et associée à des entreprises industrielles, telles que les grandes voies ferrées ouvertes par les ingénieurs belges au Congo, en Chine, dans l’Amérique du Sud ! C’est aujourd’hui plus que jamais une haute satisfaction et un titre de fierté pour nous d’avoir ainsi donné ces témoignages d’estime, de bonne volonté, de confiance à cette Belgique que nous avons aimée dès sa naissance, à la destinée de laquelle nous nous sommes toujours sentis étroitement attachés, qui n’avait cessé d’accomplir avec honneur et scrupule tous ses devoirs internationaux, et dont l’indomptable héroïsme fait à cette heure l’admiration du monde.

S’il est, au cours des diverses négociations ici rappelées, une conclusion et une conséquence qui nous soit apparue, c’est