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REVUES ÉTRANGÈRES

UNE INSTITUTRICE ANGLAISE À LA COUR DE BERLIN


What I found out in the House of a German Prince, by an English Governess. Un vol. in-18, Londres, librairie Chapman and Hall, 1915.


« Un récit tel que le mien ne saurait avoir d’excuse que dans sa sincérité, et le fait est que j’ai tâché à y être aussi sincère que cela m’était décemment possible. Mais il y a un point sur lequel, précisément, les convenances de ma situation personnelle m’ont interdit de m’exprimer en toute franchise : c’est lorsqu’il s’est agi de révéler au lecteur le nom et la qualité du prince allemand dont j’ai eu à instruire les enfans pendant plusieurs années. Ce prince et la princesse sa femme se sont montrés obligeans pour moi, même à la fin de mon séjour chez eux, parmi les difficultés et le réel danger où je me suis trouvée à ce moment. Je sens que, tout compte fait, je leur dois une certaine somme de reconnaissance ; et aussi, chaque fois qu’ils interviendront dans ma relation, me verrai-je forcée de renoncer, pour un instant, à mon respect habituel de la vérité. »

De telle sorte qu’en effet Mlle X..., dans le livre infiniment « sincère » qu’elle vient de publier, s’est efforcée de son mieux à nous dissimuler « le nom et la qualité » véritables de la famille princière allemande qui l’a eue à son service depuis l’été de 1909 jusqu’aux premiers jours de la présente guerre. Le très légitime scrupule dont elle nous fait part lui a même inspiré l’idée touchante d’introduire, à côté des personnages bien « réels » et vivans qui peuplent toutes les pages de ses précieux Souvenirs, un couple princier évidemment