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LA GUERRE AÉRIENNE
ET
LES DERNIERS EXPLOITS DES SOUS-MARINS

Les dirigeables allemands, « Zeppelins » ou autres, font beaucoup parler d’eux. Ils ont exécuté, le 19 janvier dernier, un raid désormais fameux sur la côte septentrionale du Norfolkshire, ils survolent la Hollande, ils survolent obstinément le Jutland et l’archipel Danois, comme si l’état-major de Berlin redoutait une grande opération anglaise de ce côté. Entre temps, ils s’exercent sur la Belgique, sur la Courtaude, où l’on en a abattu un. Enfin on les attend à Paris.

De l’opération sur le comté de Norfolk on ne sait, au fond, que peu de chose. Combien y avait-il d’appareils ? L’imagination des populations bombardées en a grossi le nombre. Les Allemands ont abondé dans ce sens, fidèles à leur système général de guerre, fondé sur la terreur des peuples. Les Anglais de sens rassis ne parlent guère que de trois ou quatre Zeppelins qu’accompagnaient peut-être de grands aéroplanes. Le poids des projectiles lancés, — 50 kilogrammes environ, — ne permet pas d’admettre qu’il ne s’agit en tout cela que d’avions ordinaires.

Le point essentiel, qui explique d’ailleurs les incertitudes, c’est que, le bombardement ayant eu lieu dans la soirée du 19, on n’a rien vu, ou peu s’en faut. Mais le fait que l’opération