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ESQUISSES MAROCAINES


MYSTICISME ET FANATISME

III[1]


E. Doutté : Notes sur l’Islam maghrebin (Revue de l’histoire des religions. 1900). — Merrakesch (1905. Comité du Maroc). — Moutet : Les Confréries religieuses de l’Islam marocain (Revue de l’histoire des religions. 1902). — Le Chatelier : Les Confréries musulmanes du Hedjas (Ernest Leroux). —Dupont et Coppolani : Les Confréries religieuses musulmanes. Archives marocaines. — Comte de Castries : L’Islam. — F. Cumont : Les religions orientales dans l’empire romain (Ernest Leroux, 1909).


Les mystiques… Ils quittent ce monde, ils conversent avec le ciel. Chez tous c’est la même ambition de l’âme impatiente. Mais pour nous faire une idée un peu générale et claire de ce qu’est le mystique musulman, n’essayons pas de le définir ; opposons-le d’abord au mystique chrétien.

Mystique chrétien, mystique musulman, ces deux termes désignent deux états d’esprit, deux efforts spirituels essentiellement différens. Le mystique chrétien, par la prédominance raisonnée de la vie de l’âme, par la force de sa vertu, de ses renoncemens, est emporté hors du monde visible. Chez lui, l’état mystique est étroitement lié a l’état de sainteté : chasteté, abstinence, charité : la vertu est la forme de l’amour. Et l’amour fait son miracle, le ravit, le mène parfois jusqu’à l’extase. Aussitôt, comme une gerbe d’eau jaillie d’une source monte

  1. Voyez dans la Revue du 1er septembre 1912 : La Cueilleuse d’iris, le Rekkas, le Vizir, et dans la Revue du 1er septembre 1913 : Paysage et Religion.