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égale à celle que Maxwell lui assignait ; cette vitesse-là était seulement très voisine de celle-ci.

L’esprit de finesse et l’esprit de géométrie trouvaient également leur compte dans la belle théorie de Helmholtz ; sans rien renier de l’Electrodynamique construite par Ampère, par Poisson, par W. Weber, par F. Neumann, elle l’enrichissait de tout ce que les vues de Maxwell contenaient de vrai et de fécond. Cette théorie, si satisfaisante pour toute raison harmonieusement constituée, était proposée par un Allemand, et cet Allemand, qu’illustraient des découvertes faites dans les domaines les plus divers, jouissait, dans son pays, d’un grand et légitime renom. Elle ne trouva cependant, en Allemagne, aucune faveur. Les élèves mêmes de Helmholtz n’en firent point de cas. C’est l’un d’eux, Heinrich Hertz, qui donna à la pensée de Maxwell la forme où se complut, dès lors, la science allemande, car l’esprit géométrique en avait rigoureusement expulsé l’esprit de finesse.

Des objections aussi nombreuses que graves barraient la route aux méthodes diverses par lesquelles Maxwell avait tenté de justifier les équations qu’il souhaitait d’obtenir. Pour se débarrasser d’un seul coup de toutes ces objections, un moyen s’offrait, simple jusqu’à la brutalité ; ce moyen, c’était de ne plus voir, dans les équations de Maxwell, des objets de démonstration, de n’en plus faire les termes d’une théorie à laquelle les lois communément reçues de l’Electrodynamique dussent servir de principes ; c’était de les poser d’emblée, à titre de postulats dont l’Algèbre n’aurait plus qu’à dévider les conséquences. Ainsi fit Hertz, n La théorie de Maxwell, proclama-t-il, ce sont les équations mêmes de Maxwell. » A cette façon d’agir, l’esprit de géométrie des Allemands prit un goût singulier ; pour déduire, en effet, les corollaires d’équations dont l’origine n’est plus mise en question, il n’est nul besoin de recourir à l’esprit de finesse ; le calcul algébrique suffit.

Qu’à cette manière de procéder, le sens commun ne trouve pas son compte, cela va de soi. Les équations de Maxwell, en effet, ne heurtent pas seulement les enseignemens que donne une Physique savante et compliquée ; elles contredisent, et d’une manière immédiate, des vérités accessibles à tous. Pour qui regarde ces équations comme universellement et rigoureusement vraies, la simple existence d’un aimant permanent est