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analogues et s’annoncent résolus désormais à empêcher toute contrebande. La Suède avait déjà adopté, depuis le 18 octobre, une disposition radicale, interdisant toute réexpédition à partir d’un port suédois pour les cargaisons dont la destination étrangère n’avait pas été, dès l’origine de l’expédition, déclarée et établie par des documens authentiques. Le 13 janvier, elle a complètement interdit de transporter sur son territoire du matériel ou des provisions de guerre. L’évolution qui se produit depuis quelque temps dans ces pays, trop bien disposés au début pour l’Allemagne, a permis de compléter et de coordonner ces mesures. : L’entrevue de Malmoë, le 18 décembre, entre les trois souverains Scandinaves paraît avoir eu pour résultat de faire rentrer les pays du Nord dans des règles de loyauté conformes à leur caractère national.

En Suisse également, le gouvernement fédéral s’est assez ému de la situation pour avoir eu l’idée de monopoliser l’importation des céréales, froment, maïs, avoine et orge, afin d’exercer sur elle son contrôle.

Enfin, un fait capital vient de se produire, qui pourrait exercer une influence décisive dans le cas des substances minérales étudiées ici, cuivre, pétrole, etc. Le 29 décembre 1914, le gouvernement des États-Unis adressait à la Grande-Bretagne une longue note destinée à obtenir une amélioration dans le traitement imposé par la flotte britannique au commerce américain. La forme en était amicale, mais néanmoins assez vive pour que les Allemands se soient crus fondés à en triompher bruyamment. Il y était dit que, de tous les côtés, l’on considérait l’Angleterre comme directement responsable de la dépression qui atteignait un grand nombre d’industries américaines. « L’opinion a été émue à un tel point que le gouvernement se sent obligé de demander des informations définies, afin de prendre des mesures capables de protéger dans leurs droits les citoyens américains… Cinq mois se sont passés depuis l’ouverture des hostilités, et il n’y a aucune amélioration, quoique les armateurs se soient soumis aux différentes demandes du gouvernement britannique : par exemple, en indiquant les noms des consignataires auxquels ils expédiaient des cargaisons en pays neutres et en se procurant des certificats auprès des consuls britanniques qui sont établis aux États-Unis. » La note insistait sur le caractère de contrebande « conditionnelle » que présentent