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sept mois à Landshut, la mère de nos soldats, comme la maréchale de Mac-Mahon à Mayence, Mme de Michaëlis à Erfurt, la comtesse de Zeppelin à Rastadt, la comtesse de Prascha-Stolberg à Neisse, la baronne von Hanstein à Magdebourg, la supérieure du Bon Pasteur, la comtesse de Gramont à Munich [1]... »

A ces noms, ajoutons ceux de la princesse Clémentine d’Orléans, de la duchesse de Saxe-Cobourg-Gotha, du comte et de la comtesse Praschna, pour Kosel, de la comtesse Plater, à Posen, du comte Dziatouski à Redhen, de Mlle Julie Schill et du banquier Franz-Simon Meyer, pour Rastadt, de Mme Bontoux, pour l’Est de l’Allemagne, du baron de Chaulin, pour le Wurtemberg, etc.

Il est pénible d’avoir à constater que, en certains endroits, la charité fut contrariée par les soldats allemands. C’est ce qui arriva notamment, en octobre 1870, à Mme Dering, femme du premier secrétaire de l’ambassade anglaise, qui était chargée à Spaudau des intérêts français.


... Mme Dering commençait donc son admirable mission lorsque les soldats prussiens qui formaient le poste de garde se jetèrent sur elle, lui arrachèrent sa boite de cigares et l’un d’eux la souffleta !... Toute la presse de Spandau et de Berlin applaudit à l’acte de ce soldat et déclara qu’il avait bien fait [2]

On punit pour la forme le soldat et l’incident fut clos. Il n’est pas hors de propos de dire que :


Le gouvernement prussien, après avoir excité sa meute de journaux contre la neutralité bienveillante qu’exerçaient à notre égard la Belgique, le Luxembourg, adressa à ces deux petits pays des représentations diplomatiques, auxquelles nécessairement ils durent se soumettre. Des démarches dans le même sens réussirent également auprès de l’Autriche et de la Suisse... [3]


Le moment est, il nous semble, venu de conclure.

Lorsque, en 1859, après la campagne d’Italie, les prisonniers autrichiens qui venaient de recouvrer leur liberté eurent atteint le pont de Kehl, ils se retournèrent vers la France pour

  1. Landau (abbé L.), op. cit., p. 148.
  2. Patorni (lieutenant), op. cit., p. 55.
  3. Id. ibid., op. cit., p. 56.