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phase d’une guerre maritime dont les enseignemens seront lumineux. J’aurai l’occasion d’y revenir.

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Je ne veux pas, au contraire, attendre plus longtemps pour dire un mot des services des marins employés à terre. On ne parle, le plus souvent, que de l’admirable brigade qui, depuis septembre, se bat, dans l’armée du Nord, avec cette impétueuse vigueur que les Parisiens célébraient déjà, en 1870, chez les fusiliers marins d’alors. Mais le département a fourni, en réalité, beaucoup d’autres formations : l’escadrille de remorqueurs armés qui éclairent la Seine et ses rivières (j’espère que l’on aura, au printemps, de vraies canonnières pour certains fleuves) ; le régiment de canonniers qui dessert les pièces moyennes de la marine en batterie à Paris… et ailleurs, bouches à feu précieuses, devant lesquelles reculent les célèbres obusiers de 30 et de 42 centimètres ; les auto-mitrailleuses blindées ; les auto-projecteurs, etc., etc.

Cette marine « qui ne fait rien, » disent de bonnes âmes, fait, en réalité, beaucoup de choses. Elle se révèle bonne à tout, et il n’était que de vouloir, que de savoir l’utiliser. J’ai tout lieu de penser qu’on ne tardera pas à lui faire donner son plein rendement à la mer. C’est encore là qu’elle fera le mieux. Qu’on laisse seulement s’épanouir l’esprit d’offensive qui anime ses officiers et ses équipages !…


Contre-amiral DEGOUY.