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les marchandises acquittent pour le même parcours en chemin de fer. Ce tarif serait susceptible de relèvement si, comme nous le supposons, la navigation n’était pas ralentie par l’établissement de ce léger droit.

Le programme que nous venons d’exposer est modeste. Il ne bouleverse pas ce qui existe. Il en profite au contraire pour augmenter, là où cela semble pouvoir être fait sans nuire à la prospérité du pays et à l’activité des affaires, le taux d’impôts anciens, auxquels le public est habitué, et qu’il acquitte sans effort ni gêne. Il corrige des abus invétérés, difficiles à extirper en temps ordinaire, et qui ne peuvent être abolis qu’à des époques comme celle que nous traversons. Il réorganise un des principaux services d’intérêt général, en donnant aux sociétés qui l’exploitent le moyen de le perfectionner encore et d’en assurer le développement harmonieux.

Le budget de l’Etat ne sera pas seul à ressentir les effets de la guerre. Ceux des départemens et des communes, dans certaines régions surtout, en éprouvent vivement le contre-coup. Au premier rang, celui de la Ville de Paris, qui a établi ses prévisions de 1915 à un chiffre dépassant de 16 millions celui de 1914. D’autre part, l’exercice 1914 se réglera pour elle avec une diminution sensible des recettes sur les estimations, notamment en ce qui concerne l’octroi, et une aggravation notable des charges, due à des causes multiples. L’administration a dû organiser des transports par automobiles, constituer les stocks nécessaires à ses différens services, par exemple en charbon ; assurer l’arrivée des matériaux pour maintenir en activité un certain nombre de chantiers, créer des services nouveaux ou activer les anciens ; imprimer ou distribuer un Bulletin des Communes, de nombreux documens en vue du recensement et du recrutement ; hospitaliser les réfugiés dans les asiles municipaux ; remplacer des concessionnaires ou adjudicataires de services défaillans ; assister les chômeurs, les réfugiés français et belges ; assurer l’approvisionnement de la capitale. La municipalité a pris à sa charge une partie des allocations aux familles des mobilisés votées par l’Etat ; elle a alloué, à titre de secours de chômage, à tout chef de famille privé de ressources faute de travail, une somme de 1 fr. 25 par jour, majorée de 0 fr. 50 par enfant au-dessous de seize ans. Conformément à la loi qui autorise les communes à créer une dette flottante, la