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agens. Le produit de la vente des tabacs n’a fléchi que de 16 pour 100 ; mais la plus grande partie des recettes est fournie par le tabac de troupe, sur lequel le monopole ne réalise qu’un bénéfice insignifiant. Le maximum de fléchissement des impôts indirects s’est fait sentir en septembre (46 pour 100) ; en novembre, il n’est plus que de 30 pour 100 ; l’amélioration est sensible.

L’activité des communications postales ne s’est pas ralentie. Mais, en raison de la franchise accordée à la correspondance militaire, le produit s’est abaissé de 23 pour 100. La diminution a été des deux tiers pour le téléphone, dont l’usage a été soumis à des restrictions prohibitives sur une partie du territoire. Les perceptions télégraphiques présentent au contraire une légère augmentation de 4 pour 100.

En résumé, l’ensemble des produits budgétaires, autres que les contributions directes, présente, pour les quatre mois d’août à novembre, une perte, par rapport aux évaluations, de 578 millions ; elle est compensée, jusqu’à concurrence de 74 millions, par les plus-values acquises au cours des sept premiers mois de l’exercice.

En même temps que fléchissaient les recettes, le Trésor avait à faire face à un surcroît de charges. La loi de finances avait arrêté à 5 191 millions le total des crédits budgétaires pour 1914 ; mais elle n’y avait pas compris 488 millions pour dépenses non renouvelables entraînées par la loi de 3 ans ; 128 millions pour dépenses du programme naval ; 232 millions pour dépenses de l’occupation du Maroc.

Les dotations supplémentaires réclamées depuis l’ouverture des hostilités se sont élevées à plus de 6 500 millions, dont 6 092 pour la guerre, 83 pour la marine et 341 pour allocation aux familles des mobilisés. L’Etat a participé pour 14 millions aux caisses de chômage. L’entretien des personnes évacuées des places fortes ou des départemens envahis et des étrangers dirigés sur certains points du territoire, l’aménagement des locaux destinés à les recevoir, les transports d’indigens, la distribution de secours, ont exigé l’inscription au ministère de l’Intérieur de 47 millions de crédits. Le rétablissement des communications dans les régions réoccupées par nos armées a coûté 20 millions. Le versement à faire au réseau de l’Etat pour parer à l’insuffisance de son produit s’est accru de 33 millions.