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En dehors de la Banque de Russie, d’autres institutions gouvernementales méritent d’être signalées. Les deux plus importantes sont la Banque de la Noblesse et la Banque des Paysans, qui distribuent l’une et l’autre le crédit hypothécaire. Au 1er janvier 1913, la première avait émis pour 824 et la seconde pour 1 241 millions d’obligations. Les banques foncières privées par actions et les associations d’emprunteurs avaient, de leur côté, 2 956 millions d’obligations en circulation. Depuis l’année dernière, fonctionne une Caisse d’État de crédit communal et provincial, dont le titre indique l’objet. Elle remplit l’office dont se charge en France le Crédit foncier lorsqu’il fait des avances aux communes et émet des obligations communales.

Les banques par actions ont pris un très rapide essor en Russie, depuis le commencement du siècle. La plupart d’entre elles ont, avec le concours de la France, augmenté leur capital actions. Elles ont aujourd’hui plus de 600 succursales. Au 1er janvier 1913, ces établissemens, que la classification officielle désigne du nom de Banques de commerce, les sociétés de crédit mutuel et les banques municipales avaient escompté des effets pour 326 millions ; elles avaient, d’autre part, reçu des dépôts pour un total de 3 046 millions de roubles, plus de 8 milliards de francs.

Les opérations des Caisses d’épargne sont en grand progrès : au 1er octobre 1913, les dépôts s’élevaient à 1 625 millions. Elles emploient une partie de leurs ressources à faire des assurances sur la vie et des prêts aux institutions de crédit populaires. Celles-ci, qui comprennent des associations de crédit, de prêts et d’épargne, des caisses communales et des caisses de zemstvos (arrondissemens), se développent rapidement. De 1911 à 1913, leur chiffre d’affaires a plus que doublé, passant de 328 à 754 millions de roubles.


IV

La Russie est un pays agricole ; plus des quatre cinquièmes de sa population s’adonnent aux travaux des champs. Beaucoup des ouvriers de l’industrie sont même restés attachés au sol ; au moment de la moisson, les usines et les charbonnages perdent une partie de leur personnel, qui retourne au village pendant la période où un plus grand nombre de bras y est nécessaire.