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LA
DÉFENSE ÉCONOMIQUE DE L’ANGLETERRE

Les Anglais sont des financiers et des négocians de premier ordre. Ils viennent de le prouver une fois de plus par les mesures qu’ils ont prises, avec une décision et une promptitude remarquables, en vue d’assurer le fonctionnement du gigantesque mécanisme qui fait de Londres l’un des centres principaux des affaires internationales. L’explosion soudaine de la guerre continentale a surpris la Cité ; l’entrée en scène du gouvernement anglais a achevé de lui montrer la grandeur de la lutte et l’énormité des risques encourus. La Bourse a été fermée ; quatre jours ont été déclarés fériés, de façon à laisser aux esprits le temps de se calmer et aux autorités responsables le loisir de préparer l’ensemble du programme destiné à remettre en mouvement la machine économique brusquement arrêtée. Nous examinerons successivement ce qui a été fait pour la banque, le commerce, la Bourse et le budget.


I

il est naturel de commencer par la banque. C’est elle en effet qui forme la charpente de l’édifice. C’est par son intermédiaire que se règlent non seulement les transactions entre Anglais, entre Anglais et coloniaux sujets britanniques, entre Anglais et étrangers, mais encore, dans des cas nombreux, entre étrangers, qui prennent Londres comme centre de liquidation. Ils ont des comptes ouverts dans la Cité et soldent leurs opérations