Page:Revue des Deux Mondes - 1914 - tome 23.djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
REVUE SCIENTIFIQUE

LE CHOLÉRA

Les grandes chaleurs sont revenues et, avec elles, la saison des intoxications digestives. C’est surtout la chaleur humide qui fatigue, anémie et prédispose aux affections du tube digestif. Les atteintes de toute nature vont apparaître, simples, banales, ou graves, mortelles, sous formes d’épidémies plus ou moins localisées.

Le choléra des nourrissons refait son apparition. Contre cette terrible maladie, des conseils par voie d’affiche sont donnés aux mères de famille. Mais contre le vrai choléra, le choléra asiatique, qui peut éclater brusquement comme un coup de foudre dans un ciel serein, que faire ? et quelle panique !

Quand il s’agit de « guerre, » le choléra n’effraie pas ; on n’y pense pas. Pourtant il fut avec elle aux Balkans, les années dernières, et comme elle aussi il se termina avec la paix.

Il est retourné dans ses foyers : l’Inde, qui, depuis mémoire d’homme, aussi loin que l’on voit dans les vieux livres sanscrits, se retrouve immuable dans ses symptômes, dans sa forme.

Toutes les autres maladies évoluent, se modifient ; le choléra reste. Y a-t-il donc des exceptions pour la mort des maladies ?

Toutefois, l’Europe est toujours inquiète en été, car depuis la première fugue du choléra en 1832, depuis son apparition en Europe, il a laissé quelques traînards, quelques foyers qui peuvent se réveiller à un moment donné.

Le terrible vibrion est en France, il y était l’an dernier dan » le Midi,