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auxquels de jeunes dessinateurs et graveurs, Leopold Flameng, Caucherel, etc., s’empressent d’apporter un concours assidu.

Déjà, chez les industriels, l’ambition et l’espoir renaissaient. La ville de Lyon avait donné le branle par la fondation de la Société, bientôt prospère et puissante, qui devait y déterminer une renaissance si active et si durable. A Paris, en 1860, un groupe considérable d’artistes, presque tous les sculpteurs et peintres célèbres du temps, offre son patronage à une entreprise semblable, le Salon des Arts réunis. Hélas ! dans la capitale c’est un échec, tandis qu’en Province, sur l’élan donné par Lyon, les expositions rétrospectives et modernes d’art appliqué se succèdent à brève échéance. Et cependant, depuis 1858, on y connaissait bien le volumineux rapport de Léon de Laborde, au nom du Jury international, et ce livre admirable était devenu, en peu de temps, le vade-mecum de tous ceux qui s’intéressaient aux arts et aux industries, à leur avenir comme à leur passé. Enfin, en 1863 est fondée, à la place Royale, en plein quartier populaire et laborieux, avec un dessein déclaré d’enseignement pratique, l’Union centrale des arts appliqués à l’industrie. Et par elle une bibliothèque spéciale de modèles et de documens, avec conférences et cours, est ouverte largement aux travailleurs. Les promoteurs de l’entreprise sous la présidence de Guichard, architecte décorateur, étaient tous des professionnels notables dans les industries d’art, des pratiquans, des militans, tapissiers, bronziers, orfèvres, brodeurs, ébénistes, céramistes, etc.. Mourey, Lerolle, Lefebvre, Turquetel, Charquot, Herman, Lenfant, Mazaroz, Lazare Schœffer, Erard, Veyrat, auxquels s’adjoignaient bientôt grand nombre d’artistes, d’amateurs, d’écrivains. Et pour manifester à la fois son existence et son but, ses espérances, l’Union centrale organise la même année, au Palais de l’Industrie, une exposition rétrospective qui fit sensation.


II

C’est à ce moment qu’un jeune et brillant officier, connu par sa vaillance en Italie et au Mexique, Edouard André (né à Paris en 1833), quitte le service militaire pour rentrer dans la vie civile. Cet héritier d’une grande fortune financière a le désir de l’employer à quoique œuvre utile et patriotique.

Déjà, autour de lui, dans sa famille, il a trouvé des exemples