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LA
GRANDE PITIÉ DES ÉGLISES
DE FRANCE[1]

III[2]


IX. DANS LES COULOIRS. — PAX AUT BELLUM

L’agrément de la Chambre, c’est d’être à la fois une foule et une solitude. On y est nombreux et on y est seul. De collègue à collègue, on ne se doit qu’une politesse de gens de bonne compagnie qui voyagent dans le même wagon. Cette liberté fait l’agrément de la maison. Elle se restreint pour celui qui désire être ministre ; elle s’élargit à l’infini pour celui qui n’appartient à aucun groupe. Je n’attends rien, je ne désire rien ; mon indépendance est parfaite…

O quiétude ! Je vous chante dans l’instant même où je vous perds. Une ambition m’est venue ! A toutes les heures du jour, maintenant, je suis le fâcheux qui, un papier à la main, entraîne celui-ci et celui-là, et tout le monde, à tour de rôle, dans l’embrasure d’une fenêtre ; je souhaite plaire à des adversaires, obtenir leur bonne grâce et leur collaboration, et leur faire signer le projet de résolution que voici : « La Chambre, considérant que

  1. Copyright by Émile-Paul, 1914.
  2. Voyez la Revue des 1er et 15 décembre 1913.