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y créa l’industrie des médaillons. Les eaux abandonnent aussi de la silice ou opale, parfois arsénifère, et qui a fossilisé des multitudes de roseaux ; on y trouve également du fer hydraté, etc. Et leur action est si rapide et si puissante que, suivant l’expression de Henri Lecoq, elles transforment, en fossiles vivans, de pauvres coquillages tels que des escargots, qu’une démarche trop lente empêche de s’y soustraire.

Le rocher des Célestins, à Vichy, a la même origine que les incrustations de Saint-Alyre et de Saint-Nectaire, et on pourrait en citer une infinité d’autres exemples.

On constaterait même que certaines sources d’Auvergne ont des singularités de composition qui, tout naturellement, sont en rapport, elles aussi, avec l’origine volcanique du sol. C’est ainsi qu’un monticule proche de Clermont a été qualifié de puy de la Poix, parce que l’eau qu’il laisse sourdre contient une quantité notable de bitume. Celui-ci forme sur l’eau une mince couche irisée comme en fait le pétrole des automobiles à la surface des ruisseaux de Paris ; à la faveur des siècles, le bitume s’est accumulé dans certaines fissures du terrain, dans le creux de quelques coquilles, et avec lui se sont groupées des demi-sphères d’opale d’un effet remarquable. On trouve aussi du bitume à Pont-du-Château ; à Montferrand même il y a une eau bitumineuse.

Mais, au point de vue pratique, les eaux de Saint-Alyre, de Saint-Nectaire et même du puy de la Poix ne sont que des curiosités ; tout au plus, les premières ont-elles été le point de départ d’une toute petite industrie, celle des incrustations. Or, il est, dans le Plateau Central, d’autres sources dont les eaux ont été et sont encore (même de plus en plus) un élément de richesse incomparable. Ce sont les sources minérales, souvent thermales, au griffon desquelles ont pris naissance de ces stations balnéaires où les malades pullulent, dans la société des gens bien portans.

On les répartit en plusieurs types. Les sources chloro-bicarbonatées sont peut-être les plus nombreuses ; il s’y mêle souvent du chlorure de sodium, du fer, de l’arsenic qui leur donne une grande puissance thérapeutique. Certaines sont froides, d’autres sont chaudes, comme Royat, Châtelguyon, Saint-Nectaire, Châteauneuf, Rouzat, etc. Il en est qui proclament dans leur masse la présence du radium ou d’autres corps analogues, et