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A TRAVERS LE « GRAND SIÈCLE »

La liste est longue des ouvrages qui, dans la seconde moitié du XIXe siècle, ont été consacrés à l’histoire du XVIIe et sont venus s’ajouter aux nombreux écrits, — récits et mémoires, — contemporains de ses péripéties et de ses acteurs. Peut-être est-il juste d’attribuer à Victor Cousin le mérite d’avoir provoqué ce mouvement, ou tout au moins de l’avoir activé par ses belles études sur les héroïnes de la Fronde. Mais, en même temps que lui, ou après lui, combien d’écrivains se sont appliqués à nous mieux faire connaître le grand siècle. Citer entre autres Chéruel, Sainte-Beuve, Camille Rousset, Chantelauze, Boislisle, le Duc d’Aumale, le duc de Noailles, le marquis de Vogüé, Zeller, Jules Loiseleur, Lair, les deux comtes d’Haussonville, Gabriel Hanotaux, le vicomte d’Avenel, Brunetière, Arvède Barine, Frantz Funck-Brentano, Louis Batiffol, le marquis de Ségur, c’est rappeler de nobles et savans travaux aussi variés que nombreux, qui sont l’honneur de notre littérature historique et dont plusieurs ont eu cette Revue pour berceau.

Il semble cependant qu’en dépit de leur abondance et de leur richesse documentaire, le champ des recherches est encore fertile en révélations nouvelles, parfois même inattendues. Ce qui le démontre, c’est l’apparition simultanée de trois ouvrages publiés à la fin du printemps dernier, consacrés à ce siècle prestigieux et à des sujets sur lesquels on pouvait croire que tout avait été révélé[1]. On pouvait le croire ; mais il suffit de

  1. La Duchesse de Chevreuse, par M. Louis Batiffol ; — Lauzun, par M. le duc de La Force. Hachette et Cie ; — Isabelle de Montmorency, duchesse de Châtillon, par M. Paul Fromageot, Emile-Paul.