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faisait face au centre du 16e corps et sa droite débordait légèrement la gauche du 17e. Elle avait en réserve trois régimens de la division coloniale, à Razengues derrière son centre, ainsi qu’avait fait le général Chomer pour la réserve générale rouge

Le 17 septembre devait être le dernier jour des manœuvres Peut-être la présence du président de la République contribua-t-elle à donner aux opérations un certain caractère théâtral plus fait pour impressionner favorablement les spectateurs que pour instruire les exécutans.

Cette fois, l’armée rouge est réduite par le thème général à une attitude défensive. Le général Chomer se propose simplement de garder la ligne de la Save, en faisant usage de sa réserve générale contre les fractions ennemies qui viendraient à passer cette rivière.

L’armée bleue va au contraire jeter toutes ses forces à l’attaque. Dès deux heures du matin, le régiment colonial, le groupe d’artillerie et les deux escadrons de Cadours-Laréole cherchent à surprendre le passage de la Save à Pradère. Ils sont arrêtés, puis repoussés par la 31e division.

A trois heures, la 23e division (12e corps) surprend les défenseurs du pont de l’Isle-Jourdain et les chasse de ce bourg. Puis elle marche sur Pujaudran, dans la direction de Toulouse, la division coloniale suivant en réserve. Mais la 32e division (16e corps) résiste avec vigueur ; en outre, la rive droite de la Save, comme celle de toutes les rivières sortant du plateau de Lannemezan, domine sensiblement la rive gauche, qui se prête mal à l’établissement de l’artillerie. L’attaque des bleus fait donc des progrès très lents.

Vers dix heures, la seconde division du 12e corps (24e), après avoir franchi la Save, croit devoir obliquer vers le Sud, en créant un vide au centre de son corps d’armée. De même, le 18e corps dessine un vaste mouvement d’enveloppement contre la 34e division. Celle-ci est refoulée vers le Nord-Est.

Pujaudran et surtout la colline voisine, cotée 309, ont été organisés avec soin pour la défense. La tâche des fractions bleues qui les attaquent est donc lourde. Au moment où leurs efforts vont aboutir, le général Chomer, saisissant avec beaucoup d’à- propos l’instant opportun, déclanche sa contre-attaque. La