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Gimont. Le général Chomer leur prescrivait de se dérober de nuit, pour aller s’établir derrière la Save en aval de Lombez. Ils devraient être en position à six heures du matin, la cavalerie restant seule sur la rive Ouest, celle des corps d’armée devant le front, la 6e division sur le flanc gauche, vers Samatan. La distance entre Brignemont et la Save à Montaigut avoisinant 22 kilomètres, on voit que la marche de nuit opérée par l’armée bleue dut être très fatigante pour certains élémens.

Quant au général Pau, il avait décidé de s’emparer, par un combat de nuit, des hauteurs de la rive droite de la Gimone, entre Saint-Martin-du-Hour et Escazeaux, sur un front de 20 kilomètres environ. A cet effet, les troupes chargées de l’attaque passeraient la Gimone et l’Arrats à trois heures du matin et le gros à cinq heures, pour continuer ensuite vers la Save. L’armée bleue pouvait donc s’attendre à une série de combats de nuit, qui auraient présenté un vif intérêt en raison de l’extrême difficulté de ces engagemens, surtout en tant que direction.

Dans la réalité, il n’y eut aucune rencontre. La disparition de l’armée rouge fit que la menace des bleus porta dans le vide. Il fallut encore toute la journée du 16 pour amener un nouveau contact, le général Chomer l’employant à l’occupation méthodique des hauteurs bordant la Save à l’Est, et le général Pau poussant ses avant-gardes jusqu’à la rive Ouest.

Dans la soirée, l’armée rouge tenait par ses avant-postes les passages de la Save entre Montaigut et Cazaux, sur un front très étendu, près de 27 kilomètres. A lui seul, le 16e corps s’étendait de Montaigut à l’Isle-Jourdain (inclus), plus de 15 kilomètres, avec un régiment en réserve à Pujaudran. La 33e division (17e corps) tenait le front Aurade-Marestaing-Cazaux. En arrière du centre, une masse de manœuvre avait été constituée avec la 33e division (17e corps) à Saint-Lys-Saiguède et un régiment de 16e corps, le 81e, à Lias. L’artillerie lourde stationnait dans le voisinage. La cavalerie des deux corps d’armée avait été refoulée sur la ligne des avant-postes. La 6e division, après plusieurs engagemens, avait dû gagner la rive droite de la Save par le pont de Samatan.

Le front de l’armée bleue était sensiblement moins étendu, de Cadours a Bézéril, 25 kilomètres environ[1]. Sa gauche

  1. Un régiment d’infanterie coloniale, un groupe d’artillerie et deux batteries à Cadours-Laréole ; une division du 12e corps à Montbrun, une autre à Catonvieille ; une division du 18e corps à Gimont, une autre à Bézéril-Montiron ; la brigade provisoire de cavalerie à Polastron.