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prenait Cologne et la division coloniale Cox. A cinq heures du soir, lors de la cessation de la manœuvre, le 16e corps, débordé sur ses deux ailes, avait reculé sur la ligne Puisségur, Cadours, Encausse, La 36e division (bleue) s’était glissée jusqu’à Touget et à Sibrac. Ainsi l’armée bleue avait non seulement arrêté l’offensive des rouges, mais refoulé sensiblement leur droite et leur centre.

Ajoutons que le 16e corps n’avait pas mené une action unique, obéissant à une seule impulsion, contre les quatre divisions bleues. Il y avait eu combat de divisions isolées, sans liaison entre elles. Entre la 31e et la 32e division il s’était produit vers onze heures, assure le correspondant des Débats, une lacune de 6 kilomètres, vide de toute espèce de troupes. Ajoutons que, du côté bleu, la liaison des divers élémens n’était pas toujours beaucoup mieux assurée, ce qui, évidemment, présentait des inconvéniens graves. Les commandans de corps d’armée du type actuel, à deux divisions, ont trop de tendance à se désintéresser de la direction du combat et à l’abandonner aux divisionnaires, au cas d’un combat de divisions accolées, ce qui se présente le plus souvent. Ils ne peuvent intervenir utilement que s’ils ont constitué une forte réserve en la prélevant sur l’une des divisions ; cette dernière en est affaiblie. S’il s’agit d’une brigade, le divisionnaire est réduit à doubler l’autre brigadier. S’il s’agit d’un régiment, ce qui est fort insuffisant, l’un des brigadiers double simplement un colonel. On voit donc que la question est délicate.

Revenons à la bataille du 13 septembre. Le recul du 16e corps le coupait du 17e. Mais la 33e division (rouge), en exécutant le mouvement prescrit sur Cadeilhan, venait dans le flanc de la 36e division (bleue) au moment où elle était déjà maîtresse de Mauvezin. D’autre part, la 34e (rouge), venant de Gimont, passait l’Arrats et refoulait la 35e (bleue) vers le Nord. Bien que le 18e corps eût affaire à des forces numériquement équivalentes, le 17e, il était complètement arrêté dans son offensive et même contraint de se replier vers le gros de l’armée bleue. Le soir du 13, il tenait la ligne Lamothe-Mansempuy-Puycasquier, tandis qu’en face de lui le 17e corps avait son front à Mauvezin-Saint-Antonin-Augnax.

Dans l’ensemble, la situation était la suivante à la fin de la manœuvre. L’armée rouge était coupée en deux tronçons