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sur la Baïse, vers Condom. Elles marchaient le 11 septembre au Sud-Est, suivant l’axe Lectoure-Tournecoupe-Cox-Montaigut-Toulouse, sous la protection d’une avant-garde générale, la division d’infanterie coloniale, et de la brigade provisoire de cavalerie, renforcée d’un régiment emprunté au 12e corps.

Les distances à parcourir et les directions assignées aux cavaleries adverses excluaient la possibilité d’une rencontre. Le soir du 11, les avant-gardes du général Chomer s’arrêtaient sur la Save, dont elles tenaient les passages à Grenade, à Montaigut, à l’Isle-Jourdain, à Samatan et à Lombez. Elles-mêmes étaient couvertes par des « détachemens de sûreté, » suivant l’expression officielle, postés sur la rive gauche de cette rivière. Ces sortes d’avant-postes renforcés tenaient les crêtes de cette rive, à Le Grès, Montbrun, Montferran, Bézéril. La plupart était composés d’un bataillon, une batterie, un peloton de cavalerie. Enfin un régiment de cavalerie emprunté au 17e corps s’était posté en avant de la gauche à Gimont, dans la direction suivie par la 6e division de cavalerie, elle-même vers Mirepoix-Arcamont.

Le front ainsi occupé par les quatre divisions rouges était très considérable, 45 kilomètres environ de Grenade à Lombez, bien que les têtes de l’ennemi ne fussent qu’à 30 kilomètres.

Le dispositif du général Pau était beaucoup plus resserré. Le soir venu, la division coloniale tenait les hauteurs de Casteron-Cumont, où elle s’était fortifiée, tout en gardant les ponts de la Gimone. La brigade de cavalerie provisoire occupait Estramiac-Solomiac, se reliant aux troupes coloniales, de façon à couvrir la droite de l’armée du Nord, en échelon avancé. Elle était renforcée d’un bataillon et de deux batteries empruntées à la division coloniale.

Derrière ces deux élémens, le 12e corps stationnait vers Miradoux (24e division) et vers Mézan (Saint-Mézard ?) (23e division), le 18e corps sur la ligne Montestruc-Terraube. Le front de l’armée bleue ne dépassait guère 25 kilomètres.

On voit la différence très marquée entre les deux dispositifs. L’armée du Sud a opéré une sorte de déploiement préparatoire au combat, en formant ses quatre divisions en colonnes sur un même front, très étendu, et en détachant sa cavalerie en avant de la gauche. Quant à l’armée du Nord, elle est beaucoup plus massée, derrière une avant-garde générale qui lui permettrait de manœuvrer, s’il était nécessaire. Le mouvement de l’armée