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en chef fictif (en réalité, M. le général Joffre) les instructions suivantes :


Brive, le 9 septembre, 18 heures. — Les forces ennemies battues se retirent vers le Sud-Est, à la rencontre de renforts qui afflueraient principalement par la ligne Cette-Toulouse. Leurs arrière-gardes ont été signalées hier soir sur la Dordogne, à Bergerac et en amont. D’après les derniers renseignemens reçue, l’ennemi aurait déjà constitué de nouveaux groupemens à Toulouse et à Muret.

Leur importance est évaluée à trois divisions d’infanterie au moins : une division de cavalerie aurait passé la nuit du 8 au 9 septembre sur la Save, dans la région de Montaigut-sur-Save. Enfin, des organisations défensives seraient projetées sur les deux rives de la Garonne, aux abords immédiats de Toulouse. Le gros de nos forces a entamé la poursuite de l’ennemi, en direction générale de Toulouse.

En marchant droit sur la capitale ennemie, ma pensée est d’obliger l’ennemi à accepter la bataille avant la reconstitution complète de ses moyens. Je compte l’atteindre le 14 ou le 15 septembre sur le Tarn ; mon intention est de le fixer avec le gros de nos forces et d’agir avec l’armée P sur ses principales communications avec le Sud-Est : Toulouse-Pamiers ; Toulouse-Cette.

Pour le succès de ces opérations, il importe que l’armée P gagne, au plus tôt, la région Toulouse-Muret.

Elle se mettra en mouvement le 11 septembre, à six heures. La liaison de l’armée P avec le gros du parti bleu sera assurée sur la Garonne même, par les soins de ce dernier ; notre colonne extrême de l’Ouest, franchissant la Dordogne à Bergerac, atteindra vraisemblablement le 12 septembre, avec ses avant-gardes, la région de Villeneuve-sur-Lot.


A cinq heures, le général Chomer recevait de son commandant en chef fictif les instructions ci-après :


Caussade, le 10 septembre, 2 heures. — Les corps bleus qui m’étaient opposés n’avaient pas encore franchi, hier 9 septembre, la ligne de la Dordogne, dont les principaux passages ont d’ailleurs été détruits.

Le gros de nos forces, qui atteindra aujourd’hui même la ligne Sud du Lot, continuera donc Son mouvement vers la région Toulouse-Albi-Castres sans crainte d’être sérieusement inquiété.

Toutefois, des colonnes bleues, évaluées à 2 ou 3 divisions, ont été signalées en mouvement, le 7 septembre, de Mont-de-Marsan et Bazas vers le Sud elle Sud-Est.

Un parti important de troupes de toutes armes (plus d’une brigade, avec une forte proportion de cavalerie) était déjà hier, 9 septembre, entre le Gers et l’Arrats, dans la région de Miradoux.

L’intention de ces nouveaux groupemens peut être : soit de franchir la Garonne, notamment dans la région de Moissac, pour inquiéter d’abord notre flanc Ouest et opérer ensuite leur jonction avec le gros du parti bleu ; soit de marcher rapidement vers Toulouse et Muret, pour occuper